Les périodes de l'Antiquité tardive et du début de l'ère byzantine sont cruciales pour comprendre l'évolution socio-économique et culturelle de la Sicile entre l'Antiquité et le Moyen Âge. Des recherches récentes ont montré que l'île jouait encore son rôle séculaire de pivot de la Méditerranée, et cette prise de conscience a réveillé l'intérêt des chercheurs pour une période qui a longtemps fait l'objet d'un préjugé historique défavorable (un préjugé de "déclin et de décadence"). Une série de nouvelles données provenant de fouilles archéologiques et d'enquêtes sur le terrain ont permis d'esquisser les contours des complexités nuancées de la société sicilienne et de son économie dynamique à cette époque, ainsi que de son intégration dans les multiples routes commerciales de la Méditerranée. Malgré certains progrès, le retard dans la publication des anciennes fouilles, la rareté des synthèses disponibles et la difficulté d'accéder aux ensembles de données existants empêchent de résoudre certains problèmes clés concernant cette importante phase de transition dans l'histoire de la Sicile. C'est pourquoi de nombreux chercheurs estiment qu'une nouvelle analyse multidisciplinaire de la période est essentielle. Le projet FIRS se concentre donc sur cinq sites clés de l'ouest de la Sicile, étudiés au cours de la seconde moitié du XXe siècle, mais en grande partie non publiés. Il s'agit des établissements ruraux de Campanaio et Castagna, de la villa romaine de Durrueli et des villes portuaires de Palerme et Lilybée. En analysant la quantité de culture matérielle provenant des fouilles et en explorant la distribution des artefacts à l'échelle micro-régionale, nous visons à étudier les causes nombreuses et variées qui ont déclenché des changements dans les modèles commerciaux, le comportement social et les pratiques culturelles entre le 5e et le 7e siècle de notre ère.